Entretien avec
Sandra Jakisch

SANDRA JAKISCH Le stress chronique a déjà un impact sur le corps, l’esprit et le psychisme après six semaines. Nous nous sentons alors souvent agités, motivés, irritables, en colère ou même tristes. Beaucoup de gens ont du mal à s’éteindre. Vos pensées tournent encore et encore autour des mêmes sujets. Cela peut être épuisant à long terme.

J’aide les gens à découvrir ce qui les met au défi. Ce n’est que lorsque nous sommes mentalement renforcés et en bonne santé que nous pouvons vivre une vie équilibrée et satisfaite. Nous sommes plus résilients, c’est-à-dire résilients. Les personnes résilientes ont la capacité de bien s’adapter aux situations difficiles, de réagir avec souplesse et de gagner en force dans les moments difficiles ou stressants. La bonne nouvelle est que la résilience s’apprend.

SANDRA JAKISCH Je pense que les personnes en bonne santé mentale sont flexibles. Bien sûr, des situations difficiles leur arrivent aussi, mais ils peuvent gérer le stress différemment – nous disons plus réglementé. Vous vous reposerez plus rapidement. Cela signifie, par exemple, qu’ils peuvent argumenter et dire ensuite : OK, c’était l’argument maintenant. Ça c’est passé. Je l’ai remarqué, mais maintenant je peux le laisser repartir. Ils trouvent des solutions pour eux-mêmes ou adoptent une perspective différente. Souvent, le problème n’est pas le problème, mais la relation que nous avons avec le problème.

SANDRA JAKISCH Il ne s’agit pas d’être solide comme un roc tout le temps. Nous sommes des gens avec des émotions et non des robots. Il s’agit plutôt de percevoir les sentiments et les signaux et de reconnaître : Cela me fait mal en ce moment ou c’est effrayant. Et puis prenez soin des sentiments en prenant, par exemple, une courte pause, en sortant de la pièce et en prenant trois grandes respirations. Surtout dans les moments de colère ou de peur, il est également utile de suivre notre impulsion à bouger. Marcher, faire du vélo, sauter sur place ou courir sont parfaits pour libérer l’énergie refoulée créée par les émotions.

Si je suis mentalement stable, je peux courageusement entrer en contact avec mes émotions. Alors je prends conscience de moi.

Y a-t-il des sujets récurrents que vos clients vous proposent ?

SANDRA JAKISCH La plupart des gens sont stressés émotionnellement. Lorsque la santé mentale est déséquilibrée, l’estime de soi en souffre souvent. À ce moment-là, les gens ne sont plus conscients de leurs forces. Mais il y a aussi des gens qui ne peuvent pas se déconnecter ou qui ont des problèmes dans leur partenariat.

De nombreuses personnes viennent plus souvent parce qu’elles se sentent agitées, ont du mal à s’endormir ou à rester endormies. Surtout maintenant pendant la pandémie de corona, de nombreuses personnes sont épuisées par la tension constante qui règne autour d’elles. En même temps, ils sont surchargés car ils travaillent trop et prennent peu de pauses.

SANDRA JAKISCH Le corps signale relativement tôt quand une situation devient trop difficile. Par exemple, à cause de maux de tête ou de dos, d’une pression dans la région de l’estomac ou d’une tension dans la mâchoire. Beaucoup de gens serrent littéralement les dents. Il est conseillé de ne pas repousser ces sentiments, mais de reconnaître vos propres besoins et de faire attention à votre corps à temps. L’important est de se demander simplement : Comment suis-je réellement aujourd’hui ? Qu’est-ce qui serait bon pour moi maintenant? Quels signaux mon corps m’envoie-t-il ? La pleine conscience permet de mieux connaître son corps et ses besoins. Et cela donne au cerveau le temps de ventiler.

SANDRA JAKISCH Vous ne pouvez pas toujours vous asseoir et méditer immédiatement. Beaucoup de gens sont trop agités pour cela. Il est utile de commencer petit à petit. La pleine conscience peut être pratiquée par petites étapes. Qu’est-ce que je perçois à l’extérieur, qu’est-ce que je perçois à l’intérieur?

SANDRA JAKISCH Les enfants en sont un bon exemple. Promenez-vous curieusement dans les rues, empruntez peut-être d’autres chemins qu’avant, regardez les maisons et les arbres. Ou faites attention au goût et à l’odeur lorsque vous mangez. Posez-vous des questions: de quoi ai-je besoin en ce moment ? Ai-je faim? Ai-je soif? Comment je me sens en ce moment? Quelles choses amicales puis-je me dire?

La prochaine étape serait alors la méditation. Cela n’a pas besoin d’être 45 minutes par jour, l’essentiel est de méditer régulièrement. Parfois, cinq minutes d’exercices respiratoires par jour suffisent à renforcer le système nerveux autonome et donc notre résilience.

SANDRA JAKISCH Cela nous aide à reconnaître les choses qui se produisent automatiquement. Nous réagissons souvent par impulsion. L’esprit est de plus en plus éteint et il y a des moments de black-out. On est sans voix, on se fige ou on aimerait courir ou se battre. On parle ici de réaction de combat ou de fuite. Si nous parvenons à prendre conscience de nos émotions dans des situations stressantes, alors nous pouvons réagir de manière autodéterminée. Ensuite, nous restons capables d’agir.

SANDRA JAKISCH Si on arrêtait de bouger, on boiterait. La formation en santé mentale est similaire. Nous avons besoin d’une formation régulière sous forme de pleine conscience, de mouvement et d’échange avec les autres.

Nous ne pouvons réagir calmement dans les moments émotionnels que si nous nous sommes entraînés au préalable dans des situations détendues. C’est pourquoi les exercices de respiration sont si importants. Je recommande à mes clients de commencer par inspirer et expirer longuement trois fois par jour.

D’après les recherches, nous savons que de nouveaux modèles peuvent apparaître après 60 jours, qui se reproduisent ensuite automatiquement. Donc, si je m’entraîne à expirer longtemps, ce qui calme mon système nerveux autonome et mon système limbique dans des situations stressantes, cela peut me calmer automatiquement à un moment donné lorsque j’en ai besoin.

SANDRA JAKISCH Lorsque le corps s’immobilise, cela se manifeste parfois plus fortement lorsque quelque chose est déséquilibré. C’est pourquoi tant de gens tombent malades en vacances. Si nous supprimons certains sujets pendant la journée, ils nous rattrapent le soir. C’est pourquoi les rituels avant le sommeil sont utiles. Par exemple, il peut être utile de lire les dernières nouvelles trois heures avant d’aller au lit ou de poser le téléphone portable à temps pour que votre tête ait suffisamment de temps pour se reposer.

Si vous êtes allongé dans votre lit et qu’un sujet est encore lourd dans votre estomac ou sur votre poitrine, il est bon de percevoir d’abord cette sensation. Il est utile de placer votre main sur cette partie du corps, par exemple. Le toucher calme le corps. Comme une longue expiration.

Un rituel que j’ai moi-même instauré avec ma famille pour le premier confinement consiste à masser les pieds à l’huile de lavande avant d’aller dormir. Cela peut être utilisé avec vos enfants, votre partenaire ou vous-même et assure le calme et un sommeil détendu.

SANDRA JAKISCH Si vous vous sentez très agité, cela aide à secouer tout votre corps avant d’aller vous coucher. Cela semble un peu drôle, mais cela aide. Le thérapeute en traumatologie Dr. Peter Levine et d’autres scientifiques ont observé des animaux dans la nature. Les animaux se débarrassent du stress après une bagarre ou un danger. Il est également bon pour nous, les humains, de se débarrasser ou d’exploiter l’énergie accumulée de la journée. Tapotez simplement votre poitrine, vos bras, vos mains, vos jambes, votre dos et aussi votre visage du bout des doigts. Cela calme le système nerveux végétatif.

Si vous avez du mal à vous éteindre et que vous ruminez beaucoup, la chaleur peut vous aider. Portez un bonnet de laine chaud ou réchauffez-vous les mains avant d’aller dormir en les frottant fermement l’une contre l’autre. Placez vos mains réchauffées sur votre front. Vous pouvez également caresser des sourcils jusqu’à la racine des cheveux. Cela permet aux pensées de se reposer.

SANDRA JAKISCH Il est important de s’accorder suffisamment de pauses et de sommeil. Le stress est particulièrement régulé pendant le sommeil paradoxal. Nous avons besoin de cette récupération afin d’être mentalement équilibré.

Essayez de structurer votre journée. Levez-vous à des heures similaires, faites des pauses et finissez de travailler à domicile à des heures fixes. Cela donne sécurité et stabilité. Dans le bureau à domicile en particulier, il est important de quitter le travail à des moments humains, de planifier consciemment du temps pour des choses agréables et des amis – même si le contact se fait actuellement davantage via Zoom ou le téléphone.

Nous, les humains, avons besoin de relations sociales. Et amis. La joie renforce notre système immunitaire. Souriez, jouez une chanson préférée et dansez, seul ou avec des amis via le zoom – cela ramène la légèreté et renforce mentalement.